Contre le cadre de référence EIAP, la Municipalité doit s’engager et dire NON
Amélioration immédiate des conditions de travail, de salaire et de statuts du personnel des APEMS
Les choses sont très simples. Il y a un cadre de référence EIAP. Ce dispositif n’est pas obligatoire. Il faut et il suffit que la Municipalité de Lausanne le refuse pour qu’il ne s’applique pas. C’est précisément ça que nous lui demandons : refuser inconditionnellement le cadre EIAP, dans tous ses points, garantir les conditions actuelles. S’engager publiquement sur cette position.
Le cadre de référence EIAP suppose :
- une baisse du taux d’encadrement, donc une surcharge et une intensité accrue du travail. Le même salaire pour plus de travail, cela signifie baisser les salaires tout simplement.
- une réduction du savoir des équipes, par la diminution du nombre des éducatrices/teurs. Cette attaque contre la qualification collective des équipes entraîne à son tour plus de travail, plus de pénibilité, plus de situations difficiles à gérer.
- une menace sur les mètres carrés attribués à chaque enfant alors que nous entrons à peine dans une amélioration sur ce plan. C’est inacceptable.
Le cadre de référence EIAP est une machine austéritaire à faire du fric sur notre dos. Plus de travail et une fragilisation incontestable des personnes qui œuvrent dans les APEMS. Perdre en moyens, en effectifs, en équipement, c’est avoir sans cesse des situations plus difficiles, davantage de risques de fautes et d’erreurs, donc plus de risques de sanctions. Nous refusons cette dégradation du travail.
Mais le dispositif EIAP devrait interpeller tout le monde quant à la volonté d’un certain nombre de forces politiques et économiques de dégrader le service public et de ne pas répondre aux besoins de la population, des familles et des enfants. Ce sont ces privilégiés qui se mettent dans la poche les réductions fiscales par millions. On a promis à Lausanne que tous les besoins en accueil seraient satisfaits ; maintenant il s’agit de tenir parole. Cependant il ne s’agit pas simplement de résister aux dégradations mais bien de répondre aux revendications que pose depuis des années le personnel des APEMS. Certes, il y a eu quelques améliorations, très mesurées, mais elles sont insuffisantes. Il faut maintenant améliorer les conditions de travail, de salaire et de statut de celles et ceux qui font tourner les APEMS, chaque jour.
Nous avons écrit en ce sens au Municipal responsable, il nous a promis de nous recevoir et d’étudier un certain nombre d’améliorations. Nous allons mener cette négociation avec toute la détermination qu’il faut. Et il en faudra. Nous convoquerons une séance d’information, de suivi et de mobilisation pour voir si effectivement les choses avancent ou s’il faut prendre des mesures adéquates.
Pour le moment, nous reprenons un certain nombre de revendications, pour certaines déjà énoncées par le passé, tandis que d’autres sont nouvelles :
- Assez de précarité, assez de contrats « zéro heure » qui captent le temps des gens sans leur donner aucune garantie de revenu. L’employeur a des besoins en remplacement, par exemple. Il faut constituer des pools avec du personnel payé et pouvant être mobilisé selon les besoins. Ce n’est pas aux travailleuses/eurs de prendre tous les risques sans être rémunéré-e-s.
- Que des travailleuses et des travailleurs de l’APEMS ne reçoivent pas de 13e salaire est une honte. Nous revendiquons un 13e pour toutes et tous dès décembre 2018. Et qu’on ne vienne pas nous raconter qu’il y a des problèmes de contrat ou de statut, nous disons, nous, qu’il y a des solutions pour verser le montant correspondant du 13e à chacun-e.
- Nous ne voulons plus d’horaires coupés qui accroissent le temps contraint et rendent la journée de travail interminable, compromettant la possibilité d’aller gagner un supplément salarial souvent indispensable dans un autre emploi. Nous voulons des horaires-blocs.
- La multiplication des statuts précarise les travailleuses/eurs. Nous revendiquons un seul et unique statut, comprenant un engagement de chacun-e à se former. Si l’employeur ne peut fournir un lieu et un moment de formation, c’est à lui d’assumer. Pas aux salarié-e-s. La gestion du marché du travail en statuts multiples et éclatés, ça aussi c’est de la précarité.
- Il faut résoudre la question de l’horaire de travail et donc du temps de travail payé. Il n’est pas admissible qu’il soit impossible d’avoir un temps de travail qui permette d’acquérir un salaire décent, pour autant qu’on veuille travailler à temps plein. Il n’est pas admissible que des personnes soient obligées de recourir à l’aide sociale parce qu’elles ne gagnent pas assez malgré leur volonté de s’engager professionnellement. Cela fait bien longtemps que nous demandons cela et que cette situation ne s’améliore que trop lentement. Faudra-t-il que nous invitions les concerné-e-s à se concentrer devant l’aide sociale pour aller exiger un complément de revenu souvent indispensable ?
- Attention à l’épuisement professionnel et à la sauvegarde de la santé et de l’intégrité des travailleuses/eurs. Les choses sont ainsi faites qu’il y a des personnes qui entrent en burn-out parce que les conditions de travail les brisent. Nous voulons des mesures qui garantissent que chacun-e puisse travailler sans y laisser sa santé. Il faut un plan clair et des mesures précises. La perte de la santé c’est aussi une intolérable précarité qui ruine les vies.
Voici donc ce que nous demandons. Le refus du cadre de référence de l’EIAP est naturellement une condition pour avancer dans le sens de nos revendications. Mais la défaite des mesures EIAP ne signifie pas que les travailleuses/eurs des APEMS soient traité-e-s dignement par leur employeur. Et cette amélioration des conditions de travail, de salaire et de statut ne peut plus attendre.
Grève, mobilisation et manifestation le 13 novembre!