Pour une rentrée riche en actualités, c’en est une et pas des moindres. Tout d’abord, un dôme de chaleur face auquel le Département a fait comme si de rien n’était. Il n’a, par exemple, donné aucune information quant à l’interdiction de travailler pour les femmes enceintes au-delà de 28°C. En parallèle, Frédéric Borloz annonçait une limitation des débats contradictoires dans les établissements scolaires qui, des semaines plus tard, continue de défrayer la chronique jusqu’au niveau national.
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Un grand MERCI !
Il y a beaucoup de facteurs qui font la force d’une organisation et le nombre de ses adhérent.e.s en est un. Plusieurs dizaines de collègues ont adhéré à l’AVMG-SUD lors de la mobilisation pour la pleine indexation des salaires. Nous profitons de l’occasion de cette rentrée pour les en remercier chaleureusement ! Les autres organisations de SUD Education ont elles aussi connu un renforcement important et cela est d’autant plus réjouissant que des luttes sont à venir : indexation des salaires, maintien des conditions de retraite, respect de l’égalité, droit à la santé, gymnase en 4 ans, réforme de l’Ecole de commerce, etc.
Le projet politique de Frédéric Borloz commence-t-il à se dessiner ?
Nous avons appris par le quotidien 24Heures du 18 août 2023, puis par la retransmission de la séance du Grand Conseil du 29 août, et enfin par la RTS le 30 août, que Frédéric Borloz avait décidé d’interdire ou tout du moins de limiter les possibilités de débats contradictoires dans les lieux de formation en période électorale. Ceci a eu pour conséquence immédiate l’annulation pure et simple de tels débats dans plusieurs gymnases, des débats qui étaient autant de projets pédagogiques auxquels de nombreuses et nombreux collègues travaillaient depuis des mois de manière professionnelle. Cette décision tient du camouflet mais consiste également en une attaque plus profonde de l’apprentissage de l’exercice démocratique.
Quant à la forme écrite qu’a fini par prendre la chose (qu’on nous pardonne le terme) – il fallait tout de même bien en passer par un peu de formalisme – c’est un curieux courrier adressé le 31 août « aux directions des établissements de l’enseignement postobligatoire et aux membres du personnel enseignant », missive en l’occurrence totalement privée des mots décision ou décider ainsi que d’une quelconque signature : inédit. La valeur juridique du document va faire couler encore passablement d’encre, à n’en pas douter. Nous ne doutons pas non plus que des forces qui vont bien au-delà de la personne de Frédéric Borloz puissent encore tenter d’interdire d’autres types de débats à l’avenir et nous devons être vigilant.e.s.
Nous réaffirmons ici notre farouche défense de la liberté pédagogique qui est au fondement même de notre engagement. Comme disait le grand poète Miguel Hernandez, la liberté est quelque chose qui, seulement dans tes entrailles, bat comme l’éclair …
Comme je dis, pas comme je fais
De fait, dans un pays où le taux d’abstention frôle régulièrement les 60% de la population et plus encore la catégorie des 18-24 ans, certaines déclarations de Frédéric Borloz peuvent interroger – et à plus d’un titre : « Les parents sont contents qu’on protège leurs enfants d’idées politiques » ou encore « Quand on a 18 ans, le sujet de prédilection n’est pas forcément la politique. On a plein d’autres choses en tête. Ça se construit plus tard, quand on se met sur les rails, qu’on sait ce qu’on veut faire, qu’on se met en ménage, qu’on envisage d’avoir des enfants » (Le Matin Dimanche du10.09.2023, version en ligne). Attendre la valeur des années ? En tous les cas, cela n’a pas été le cas personnel du ministre : « La politique ? Elle occupe ma vie depuis mes 16 ans, âge auquel j’ai rejoint les Jeunesses radicales. » (www.frederic.borloz.ch).