Méritons-nous des conditions de travail «bas seuil»?
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Si la Fondation Mère Sofia reconnaît, décrie et œuvre contre la précarité, la vulnérabilité et l’invisibilisation de certain·x·es, elle paraît ignorer ces mêmes problématiques lorsqu’elles concernent ses employé·x·es. Pour celleux qui portent de leurs bras et de leurs esprits la mission de la Fondation, trop nombreux sont les contrats qui imposent une implication, une flexibilité et un investissement sans stabilité d’emploi ni sécurité matérielle digne, en retour. L’employeur, de son côté, invisibilise sa politique patronale et fait taire les voix dissidentes. Obtenons de meilleures conditions et faisons-nous entendre!
Contre la précarité de l’emploi: des contrats en CDI
Les contrats en CDD renouvelés (ou pas) année après année, pratique antisociale de l’employeur, maintiennent les intervenant·x·es de la Fondation (et du Répit en particulier) dans l’incertitude permanente et l’incapacité de se projeter sur le long terme. C’est une position intenable et injuste pour des personnes qui sacrifient leur temps et leur santé au profit de cette structure dont l’existence est cruciale pour le réseau lausannois du «bas seuil». Les négociations statutaires et financières avec la Ville ne peuvent indéfiniment servir de prétexte à maintenir les employé·x·es dans l’assujettissement au court terme et à la précarité de l’emploi. Certain·x·es travailleuse·xs/eur·xs du Répit arrivent cette année à leur 4e CDD… Cela ne peut pas durer! Nous demandons que ces contrats à durée déterminée soient transformés en CDI, avec temps de travail annualisé.
Contre la flexibilisation des heures: la fin des contrats à zéro heure
Le nombre de contrats sans heures ou durée minimale de travail garanties (dits «zéro heure»), a été, pendant certaines périodes, tout simplement indécent. Sans heures garanties, aucun revenu garanti: seules l’extrême vulnérabilité et la précarité des employé·x·es sont assurées par l’employeur.
Aucun problème au sein de la Fondation ou de ses entités (que ce soit dans la fluctuation des prestations, le besoin en remplaçant·e·s ou les difficultés budgétaires) ne peut justifier cette pratique. La responsabilité de l’employeur est de penser et construire des postes et une organisation du travail qui permettent aux travailleuse·xs/eur·xs d’en vivre – et ce, sans flexibilisation inhumaine.
Les contrats auxiliaires doivent être remplacés par des contrats qui régularisent heures et revenus en conséquence.
Contre la dévalorisation de notre travail: des conditions salariales dignes
Aux conditions d’engagement précaires, s’ajoutent les salaires de misère et des décisions calculées pour voir à la baisse les conditions salariales.
Les horaires de travail à la Fondation, à savoir horaires de jour (07h-22h), du soir (22h-24h) et de nuit (24h-07h) constituent une manière à peine voilée de flouer les travailleuse·xs/eur·xs et de les priver de la juste compensation de leurs horaires de soir et de nuit.
Ces rémunérations ne sont pas à la hauteur de l’effort que nous fournissons, ni de la pénibilité réelle d’emplois où nous sommes constamment soumis·es à porter, monter, démonter, déménager objets lourds dans toutes conditions météorologiques. Quotidiennement, nous sommes aussi confronté·x·es aux violences et agressions verbales et physiques, harcèlements sexistes et racistes.
Nos conditions salariales devraient aussi refléter l’importance des prestations que nous fournissons. Les compétences (expériences, personnelles, formations) que nous amenons avec nous pour remplir ce mandat donné par l’État méritent une vraie politique salariale.
Nous demandons donc aussi des négociations en vue d’une révision des conditions salariales et une rémunération à la hauteur de l’effort, de la pénibilité, des contraintes et de la mission que nos postes exigent.
Contre la répression patronale: réintégration des collègues et respect de la voix de touste.xs les travailleuse.xs/eur.xs
Il semble, de près ou de loin, que plusieurs collègues qui avaient alerté la Direction Générale et ouvert des discussions au sujet des contrats, conditions de travail et salariales aient payé chèrement le fait d’avoir usé de leurs droits démocratiques. Iel·xs ne sont plus employé·e·s. Nous demandons leur réintégration, s’iel·xs le souhaitent, à leurs équipes.
Il y a des mois que la création d’une commission du personnel a été évoquée avec la Direction, qui a kidnappé le processus sans jamais lui donner suite. L’employeur doit fournir l’espace à une réelle commission du personnel et respecter les libertés d’organisation des travailleuse·xs/eur·xs.
Nous devons nous organiser collectivement, démocratiquement et syndicalement pour obtenir des conditions dignes. Nous devons également nous protéger des pressions et représailles éventuelles. C’est dans ce but que le collectif des employé·x·es en lutte a fait appel au syndicat SUD.
Entrons en lutte pour nos conditions de travail!
Comment pouvons-nous assurer des prestations de qualité pour nos usagère·xs et usager·xs alors que nous sommes maintenu·x·es dans une position d’asservissement, de fragilité matérielle et morale?
Pour les usager·xs, les usagère·xs et pour nous, travailleuse·xs et travailleur·xs, l’Etat subventionneur et la Fondation Mère Sofia doivent faire mieux. Ils ont tous deux un devoir de garantir à des populations vulnérables et dans la précarité des prestations en quantité, de qualité et démocratiques – non pas au rabais et sur le dos des salarié·x·es.
Nous voulons ce que notre travail et nos compétences exigent: des contrats durables, des taux de travail fixes, des conditions salariales revues à la hausse, la liberté de nous organiser, la dignité!
Nos conditions actuelles ne nous permettent pas de faire un travail digne, ni de nous sentir valorisé·e·s, c’est scandaleux!
Organisons-nous! Syndiquons-nous!
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le 26 avril de 16h à 18h et le 30 avril de 13h à 16h
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