Des femmes brutalisées, des femmes emprisonnées, des femmes empoisonnées, des femmes assassinées. Comme Mahsa Amini – qui se nomme en réalité Jina Amini, mais étant donné que l’état civil iranien refuse d’enregistrer les prénoms kurdes, sa famille a été contrainte de mettre un nom perse.
Des femmes qui se sont levées, d’abord seules contre tous. Avec un courage total, une résignation sans faille. Elles osent s’affirmer et s’affranchir littéralement de toutes les contraintes. Elles réveillent leur rage et mènent à la révolution, même si elles le payent de leur vie.
Leur force ne connaît aucune limite.
Tous les jours, elles recommencent. Elles se mettent en danger en allant dans la rue, en enlevant leur foulard, en allant à l’école, en se réunissant en mixité ou non. En vivant, tout simplement.
Nous regardons cela, à distance. Pendant ce temps, des familles sont décimées, des parents voient leurs enfants mourir, condamné·e·s, pour avoir participé à une manifestation, émis une protestation, chanté une chanson. Nous devons prendre position, ici, haut et fort. Car nous le pouvons, sans ne rien risquer. Rien.
Impossible de rester spectateur·trices. Nous devons interpeller la Suisse et les autorités de ce pays afin d’accueillir, immédiatement, sans condition, toutes les personnes fuyant ce régime autoritaire, totalitaire. Leur ouvrir les bras comme cela a été le cas pour les victimes de la guerre en Ukraine. Que l’on ne s’y méprenne. C’est bel et bien une guerre que l’État iranien mène contre ses citoyen·ne·s. Notre pays doit prendre position, fermement, contre ces crimes contre l’humanité qui ont lieu quotidiennement en Iran.
Nous insistons là-dessus car, durant le mois de février 2023, c’est tout le contraire qui a lieu. Monsieur Alain Berset souhaite ses bons vœux au régime pour l’anniversaire de la révolution islamique, il ne dit pas un mot sur les victimes de la répression sanglante en cours. Comme si elle n’existait pas. Quelques jours plus tard, lors d’une visite officielle dite « de courtoisie », arborant un tchador, Mme Nadine Oliveri Lozano, ambassadrice de Suisse en Iran, poursuit sur cette lancée. Pire qu’un affront aux souffrances du peuple iranien ; c’est comme si ces milliers de femmes n’existaient pas, ne comptaient pas. En se promenant dans ces rues, sans même essayer de comprendre ce qui s’y passe, Mme Lozano participe à l’invisibilisation de nos soeurs iraniennes. Leur silenciation. Elle les piétine, symboliquement.
Il s’agit bien d’autodétermination, du droit des femmes de vivre comme elles l’entendent, comme elles le veulent. Dans leur sillage, elles induisent une véritable révolte sociale dans leur pays, mais aussi par-delà les frontières. Grâce à leur combat pour l’émancipation, elles montrent le chemin à touxtes les autres : salarié·e·s, peuples opprimés, collectivité. Suivons-les, prenons exemple.
Ce sont elles qui demeurent en première ligne de la lutte, mais elles nous aiguillent. Ensemble, ne les oublions pas, disons-le, crions-le pour elles, avec elles :
FEMME, VIE, LIBERTÉ ! زن زندگی آزادی !
Fédération syndicale SUD · Nous serons le feu