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La CPEV est menacée

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A la fin du mois de septembre, le Conseil d’administration de la CPEV rendra public une série de mesures qui dégraderont nos conditions de retraites et provoqueront peut-être, à terme, une augmentation de nos cotisations.

La caisse est étranglée

Rien ne justifie cette dégradation. La CPEV, à qui s’impose une recapitalisation de 80% d’ici 2052, atteint aujourd’hui un degré de 74%. Rappelons que cette capitalisation de 80% a été imposée aux caisses publiques, donc à la nôtre, pour «sécuriser» l’employeur public afin d’éviter qu’il ne doive intervenir en cas de problème financier majeur pour garantir les prestations de la Caisse. Mais cette recapitalisation n’apporte rien aux prestations. Au contraire elle oblige à un effort financier permanent, totalement stérile.

La CPEV est prisonnière d’un dispositif légal et institutionnel qui l’étrangle. En effet, elle doit gérer le processus de capitalisation sur 35 ans sur la base des rendements tirés des marchés financiers dont le caractère dangereux et imprévisible n’est plus à démontrer. Un énorme risque s’accumule ainsi sur nos retraites et ce à un double titre. Celui de la capitalisation inutile qui nous est imposée et celui du paiement effectif de nos retraites. Les deux éléments sont déterminés par l’évolution imprévisible, dangereuse, gangrénée d’opérations spéculatives et de bulles financières, des placements du second pilier.

Les sacrifices de 2013

En 2013, il y a quatre ans, le Conseil d’Etat, nous avait imposé une série de sacrifices extrêmement durs contre une recapitalisation de la Caisse de 1,44 milliards. Cette recapitalisation ne sert, nous le répétons, qu’à assurer la marche vers le 80% de degré de couverture qui est imposé à la CPEV. Pour mémoire, nous avons payé très cher ce versement du Conseil d’Etat. Une adaptation des bases techniques de la Caisse défavorable à nos intérêts, notamment par une diminution à 3,25% du taux d’intérêts technique. Une baisse des futures prestations par un mécanisme de calcul portant sur la moyenne des 12 dernières années de salaire assuré. Une durée de cotisation portée à 38 ans. Une augmentation de 1 point de la cotisation des salarié-e-e-s établie à 10%. Un recul de l’âge de la retraite avec un âge terme à 63 ans.

Ces mesures avaient fait l’objet d’un très mauvais accord que seule la FSF avait signé et dont les dispositions avaient été dégradées de surcroît par le vote du Grand conseil pour la Loi Cantonale sur la Prévoyance (LCP). SUD et le SSP avaient appelé à la résistance et les travailleurs/euses étaient descendu-e-s dans la rue.

Il y a quatre ans les «signeurs» et les Conseillers/ères d’Etat, l’appareil de la CPEV aussi, tous et toutes nos juraient la main sur le cœur que la Caisse était stabilisée et les sacrifices terminés.

Quatre ans plus tard, rebelote. La planification financière de la recapitalisation, exercice complétement fantaisiste et ne permettant aucune fiabilité, est ponctué tous les cinq ans d’un examen de situation et d’établissement d’éventuelles mesures destinées à conjurer toutes les situations imaginables et inimaginables qui pourraient éventuellement compromettre la poursuite des objectifs des degrés de couverture.

La perversion de la «sursécurisation»

Dans la réalité, il ne se passe rien. Mais des problèmes pourraient éventuellement, un jour, survenir. On va donc imposer des sacrifices dès maintenant. Pour conjurer une future possible maladie, le Conseil d’Administrations de la CPEV veut nous imposer une nouvelle saignée.

Tout d’abord les experts proposent de nous prendre une partie de notre argent en passant d’un taux technique de 3,25 % appliqué par la CPEV à un taux de 2,5 ou 2,7%. Ensuite les mêmes experts nous prédisent une contraction du taux de rendement des divers placement mis en place par d’autres experts (royalement payés d’ailleurs) pour nous convaincre qu’il va falloir à nouveau accepter des conditions pires pour l’âge de retraite, pour la durée des cotisations, pour les rendements.

Dans la mesure où, la LCP interdit tout financement supplémentaire par l’employeur public sans que soient prises des mesures structurelles par la Caisse (augmentation des âges de retraite et très graves pertes sur les rentes qui devraient être calculée sur l’ensemble de la carrière), nous avons devant nous la perspective d’un mouvement cumulatif de sacrifices.

Pour SUD, notre position est simple. La Caisse, dans le cadre qui nous a été imposée, franchit les diverses étapes de la capitalisation. Rien ne permet de prédire, pour justifier de nouveaux sacrifices, une baisse des rendements. En fait, tout le monde sait que sur le mouvement d’ensemble les marchés financiers sont dangereux et imprévisible et qu’on ne devrait pas confier nos retraites à des dispositifs aussi pervers. Mais, pour l’heure, rien ne permet d’assurer que les experts de tous poils qui pullulent autour des Caisses de Pensions ont une quelconque fiabilité. Ces gens poussent à des politiques illusoires de «sursécurisation», produisant les pires estimations possibles pour nous imposer les sacrifices les plus douloureux. Cette anticipation systématique du pire nourrit une dégradation permanente des prestations des caisses. Il faut refuser que l’emporte l’enfumage et les prophéties de gens qui ne sont jamais tombés juste et veulent nous imposer la dégradation des prestations de retraite de la CPEV.

Front commun!

L’heure est l’unité des syndicats et des représentations du personnel pour faire face aux menaces qui s’accumulent. En 2013 nous nous sommes opposées avec force au très mauvais accord signé pas la FSF. Mais aujourd’hui, cette faîtière affirme qu’elle refuse de nouveaux sacrifices. Nous verrons si conditions d’un front commun syndical SUD/SSP/FSF pour refuser la restructuration de la CPEV sont réunies. En tout cas, il faut le tenter.

SUD appelle à la définition d’un accord clair des trois faîtières syndicales pour définir les objectifs, organiser la lutte, pousser en avant la mobilisation du personnel.

Il s’agit de refuser radicalement tout nouveau sacrifice. Ce qui implique dès maintenant que tous/tes les délégué-e-s du personnel (commissions du personnel, membres des syndicats, indépendant-e-s), dès maintenant, refusent de cautionner quelque sacrifice que ce soit et ce notamment dans les instances de la Caisse de pension, en premier lieu à l’Assemblée des Délégué-e-s.

Un éventuel besoin de financement supplémentaire doit être pris en charge par l’employeur public. Nous n’allons pas nous laisser enferment dans le dispositif étrangleur de la LCP. Le Conseil d’Etat peut et doit payer.

Secrétariat fédéral de SUD
20 septembre 2017

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