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La Grève du 14 juin n’est pas réservée aux femmes*

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La Grève du 14 juin n’est pas réservée aux femmes*. Les hommes aussi doivent être grévistes.

La Grève est un outil de lutte dont l’objectif est de contraindre l’employeur en arrêtant le travail.

Le ralentissement ou l’arrêt complet du travail n’est pas une manifestation symbolique, il vise à faire perdre de l’argent au patron, à faire chuter la rentabilité, à disrupter l’économie. La Grève est une mesure de lutte qui se joue sur le rapport de forces, c’est un affrontement. Ce n’est pas tant une manifestation de mécontentement qu’une atteinte directe, frontale aux intérêts de l’employeur** pour faire pression, pour le forcer à négocier, pour que nos revendications soient prises en compte.

Dans le service public et les secteurs subventionnés, la Grève vise essentiellement des activités de portée générale, organisées par l’Etat. L’Etat est employeur ou donneur d’ordre. La Grève est destinée à faire pression sur lui, à changer les conditions de travail et de rémunération, à affirmer et à accroître les droits. Elle tend aussi à améliorer et à élargir le service public qui sert l’intérêt social général et la majorité de la population. Les femmes sont particulièrement nombreuses dans le public et le parapublic. La Grève y est donc licite ; nous avons un acte de non-conciliation. La lutte y est tout autant nécessaire et légitime car l’égalité, comme partout, n’y est pas réalisée.

Ce 14 juin les femmes* appellent à la Grève. Les raisons de cette dernière sont connues de touxtes, nous n’allons pas les répéter ici. Ce que nous voulons dire, c’est que même si elle se nomme Grève féministe et qu’elles est appelé.e.s par les femmes*, ça n’en reste pas moins une Grève. Une Grève où les enjeux sont les mêmes : l’objectif est de viser le plus grand arrêt de travail possible, de ralentir au maximum l’activité. Pour cela, nous avons besoin de tout le monde, ensemble.

Pour que la Grève soit un succès, il faut que tout le monde s’y mette, que tout le monde ralentisse, que tout le monde s’arrête. Si nous laissons les femmes* faire la Grève seul.e.s, l’employeur utilisera la force de travail des autres personnes pour effacer les effets de la Grève, pour la rendre indolore, l’empêcher de nuire à ses intérêts.

Ce sont les femmes* qui dirigent cette Grève, qui prennent la parole, qui sont visibles, mais c’est à nous touxtes d’arrêter le travail.

L’employeur profite des conditions faites aux femmes* pour nous exploiter et nous dominer touxtes.

C’est l’inégalité salariale faite aux femmes qui permet aux patrons de tirer les salaires de tout le monde vers le bas. C’est la domination faite aux femmes* qui permet à l’employeur de régner avec autoritarisme sur touxtes. Ce sont les rôles assignés aux femmes* et aux hommes, dans une société encore structurellement binaire, qui permet de diviser la société entre ceux qui donnent des ordres et celleux qui obéissent.

La Grève du 14 juin lutte contre tout ça, elle vise l’émancipation de tout le monde, il faut donc que tout le monde y participe et arrête de travailler. Rappelez-vous, rappelons-nous que quand un secteur gagne des droits, c’est toute la société tout entière qui s’en trouve améliorée.


*désigne toute personne assignée femme à la naissance ou se reconnaissant dans cette identité de genre, ainsi que toute personne non-binaire ayant été assigné·e femme à la naissance mais ne se reconnaissant pas dans cette identité de genre.

**nous ne féminisons par les rôles dominants, parce que bien qu’ils puissent également être portés par des femmes, leur cadre reste patriarcal.

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