égalité formelle et inégalité de fait
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Il y a quelques jours le Conseil d’Etat nous offrait sa version de l’égalité salariale dans la fonction publique. L’argumentation de ce récit peut être étendu aux classifications dans les secteurs parapublics, social et santé.
Pour l’exécutif tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes… possibles et rien ne peut être reproché à un employeur aussi exemplaire.
C’est le même qui a détruit, rappelons-le, la possibilité de recours au Tribunal des Prud’hommes de l’administration cantonale pour contester ses décisions en matière classification. Verrouillage et arbitraire.
Contrairement aux déclarations officielles du Conseil d’Etat, il y a bien un problème décisif d’égalité salariale dans la fonction publique vaudoise comme dans les secteurs subventionnés. En effet, il s’agit dans les limites étroites d’un métier, avec sa classification particulière, de considérer si, à égalité des éléments pris en compte, une femme et un homme ont la même classification et le même salaire.
Or la vraie égalité a d’autres exigences. Elle demande de procéder par comparaison. A égalité ou à équivalence de formation, de conditions de travail, d’engagement, de pénibilité, de qualifications, une femme et un homme bénéficient-ielles d’une même classification et du même salaire-carrière?
Assurément pas. Les professions considérées injustement comme «féminines» dans leur constitution et leur histoire ne bénéficient pas du même statut et des mêmes conditions salariales que les professions considérées comme «masculines». Par «masculines», comprenez bien que nous insistons également sur la trace laissée par une vision patriarcale de leur formation, leur histoire et de leur constitution social-historique.
La détermination genrée, marquée par la domination patriarcale d’une part et les éléments classiques de confrontation entre employeurs et salarié·e·s, de l’autre, sont toutes deux décisives dans la construction d’une situation salariale.
Dans le cadre de la classification de la fonction publique vaudoise, dans les secteurs subventionnés aussi, le système mis en place par l’employeur ne tient aucunement compte de la constitution social-historique genrée de la situation salariale. Plus grave encore, l’employeur public ou subventionné l’ignore délibérément, dissimulant un facteur décisif d’inégalité.
Les systèmes de classification, notamment le fameux, incontournable et immuable DECFO-SYSREM, ignore purement et simplement (délibérément?) le facteur de genre et la considération inégale portée aux professions «féminines» et aux professions masculines.
Nous avons donc demandé au Conseil d’Etat que l’égalité salariale soit construite en tenant compte de tous les facteurs et de se baser sur une démarche comparatiste, intégrant la question social-historique du genre dans la classification des diverses professions.
Encore une fois, les professions considérées comme «féminines» et «masculines» sont-elles traitées et prises compte de la même manière?
Il est possible de changer les choses sur ce terrain. Nous exigeons que cela se fasse et rapidement. Nous avons assez attendu.
Secrétariat fédéral de SUD