Par le Collectif des Retraité-e-s Actifs/actives et Solidaires (RAS) de SUD
Les personnes âgées de plus de 65 ans sont les victimes désignées du CoVID-19. C’est la raison pour laquelle elles ont été expressément invitées par les autorités aussi bien cantonales que fédérales à ne pas sortir de chez elles afin d’éviter toute forme de contamination.
Les aîné.e.s se plient tant bien que mal à ces exigences mais suivent, pour la plupart d’entre eux.elles, ces consignes à la lettre. Pourtant, cela leur coûte énormément.
En effet, ils se retrouvent isolé.e.s, démuni.e.s, apeuré.e.s et privé.e.s de tout contact social et affectif. Si ces différents aspects sont indéniablement graves et sérieux, ils sont loin d’être exhaustifs.
Les aîné.e.s sont souvent encore valides et offrent un appui logistique à leur famille. Nombreux.euses sont ceux/celles qui assistent un fils ou une fille malade et qui ne peuvent plus le faire désormais. L’affliction est grande et l’est d’autant plus lorsqu’ils.elles s’adressent aux services sociaux de leur commune pour y trouver de l’aide et qu’on leur répond ne rien pouvoir faire.
Qui, parmi nos autorités, s’inquiète du paiement des factures de ces aînés qui ne peuvent plus se rendre à la poste et qui n’ont personne à qui confier cette tâche ? Pourquoi n’est-il venu à l’esprit d’aucun de nos gouvernants de suspendre les payements pendant un laps de temps déterminé ?
Il est vrai que certaines petites communes ont mis sur pied des réseaux de solidarité et les jeunes souvent, se mobilisent pour livrer des denrées alimentaires aux personnes qui ne peuvent plus se ravitailler seules. Malheureusement, toutes les communes ne disposent pas de tels services et les personnes âgées dans le besoin sont nombreuses.
Qu’en est-il de celles et ceux qui ont un besoin vital d’assistance chez eux pour le ménage ou la cuisine et qui ne peuvent plus recourir aux services de leur femme de ménage par peur de la contagion
A la radio ou à la télévision, il n’est pas rare d’entendre, à propos du niveau de saturation atteint par les hôpitaux, que les médecins devront peut-être choisir qui intuber si les respirateurs venaient à manquer. Les aîné.e.s ont très bien compris qu’ils.elles ne seront pas prioritaires mais on continue quand même d’exiger d’eux qu’ils paient leurs impôts et leur assurance tous les mois.
Le manque de considération dont cette tranche particulièrement vulnérable de la population fait l’objet relève d’un cynisme et d’une indifférence qui ne fait pas honneur à nos institutions.
Il est désormais vital que l’on suspende le payement des factures des personnes âgées et à risques, que chaque personne appartenant à cette catégorie soit contactée par les services sociaux de sa commune pour évaluer les besoins urgents et que les autorités témoignent leur intérêt pour cette catégorie autrement que par l’injonction à rester chez elle.
Il faudra bien finir par reconnaître que, par temps de pandémie et en observant ce qui se passe à nos frontières, un.e aîné.e, s’il.elle est malade du Covid-19, meurt seul.e, sans le soutien de sa famille, et ce pour d’évidentes questions de contagion. Il.elle n’aura pas droit non plus à un dernier hommage, les rassemblements de plus de 5 personnes étant interdits.
Monsieur le Conseiller fédéral en charge de la santé, si le Conseil fédéral a été capable de prendre des mesures importantes et généreuses pour soutenir les entreprises et plus généralement l’économie, vous devez également soutenir concrètement les personnes âgées en allant au-delà des discours rassurants et des voeux, aussi pieux soient-ils.
Le temps presse et nous sommes en danger. Nous exigeons des réponses, des moyens et des actes sans tarder à la hauteur de la crise sanitaire. Aucun.e ainé.e ne devra être sacrifié.e de quelque manière que ce soit !
Collectif R.A.S.