Le 14 juin 2023, jour national et historique de grève féministe, les droits des femmes n’ont pas été respectés. Sur plusieurs lieux où il y avait grève, où des personnes se sont mobilisées, les droits des femmes n’ont pas été respectés.
Si pour certaines personnes, manifestation et grève sont des synonymes, il nous semble important d’éclaircir que cela n’est pas le cas. Sans vouloir hiérarchiser l’un ou l’autre de ces moyens de lutte, qui nous semblent d’ailleurs plutôt complémentaires ; le choix des mots et leur compréhension demeurent fondamentaux.
Nous ne rappellerons pas ici les revendications qui ont été faites, qui ne sont toujours pas honorées, certaines datant de 2019. Nous sommes lasses de constater que le Conseil d’État s’arme de magnifiques discours, mais que dans les faits, au niveau syndical, l’évolution est moindre, sinon inexistante. Nous devons aller plus loin.
La grande défaite politique qu’a été l’augmentation de l’âge de la retraite ne doit pas être oubliée. Nous devons garder en tête qu’en nous contraignant à travailler plus, nos politiques font bel et bien baisser notre espérance de vie. La question de la pénibilité du travail d’énormément de métiers féminisés est, de plus, encore totalement mise de côté. Certains métiers sont trop pénibles pour les employé·e·x·s et ne peuvent pas être exercés à 100% ; toutefois, les salaires sont tellement bas que lorsque les personnes concernées veulent baisser leur taux, elles ne gagnent pas suffisamment d’argent pour vivre dignement. Il arrive aussi trop souvent que celleux qui souhaitent travailler à 80% n’y parviennent pas et en font plus, beaucoup plus. Elles permettent donc aux entreprises d’économiser, tout en fournissant un travail équivalent à un 100% ; travail rémunéré évidemment à hauteur de 80%.
Avant le 14 juin, l’organe de non-conciliation avait été saisi : la Grève ainsi que les mesures de lutte étaient permises pour touxtes les employé·e·x·s de l’État de Vaud. Et pourtant !
Là, on a « rangé » les documents syndicaux avant qu’ils n’aient pu être signés et récoltés. Ici on a arraché les témoignages des murs sur lesquels ils avaient été posés. Plus loin, on n’a pas répondu aux revendications faites, on les a ignorées, comme si elles n’existaient pas. Ailleurs, on a fait comprendre qu’on tolérait tout cela uniquement durant le 14 juin, mais le lendemain, les femmes et leurs allié·e·x·s étaient invité·e·x·s à rester à leur place, à ne plus embêter tout le monde avec ces histoires. Sans parler de tous ces endroits où rien ne s’est passé parce que les gens n’osaient même pas évoquer le mot grève.
Cela est intolérable.
La manifestation a été merveilleuse, nous nous en réjouissons. Nous avons fait du bruit. Nous nous sommes fait·e·x·s voir. Mais la manifestation à elle seule ne suffit malheureusement pas. Elle est complémentaire à la lutte. Nous devons être aussi nombreux·se·x·s à nous mobiliser sur nos lieux de travail que dans la rue.
Cela commence aujourd’hui. Maintenant, nous devons nous saisir des diverses problématiques sur nos lieux de travail. Nous devons faire évoluer et changer les choses. Nous devons être solidaires.
Nous ne devons pas nous reposer. Nous n’avons pas le temps.
La campagne pour l’allaitement ne fait que commencer. Celle contre les discriminations aussi. D’autres campagnes doivent encore être menées.
S’il fallait terminer sur une note positive, la voici. A notre connaissance, il y a déjà trois lieux dans lesquels le personnel a demandé cette fameuse salle d’allaitement et a obtenu l’assurance qu’elle allait être mise en place. Affaire à suivre, afin que cela ne demeure pas que des paroles. Mais c’est donc possible. Faites respecter vos droits et ceux des autres. Prenez le temps d’améliorer vos conditions de travail et celles de vos collègues. Organisez-vous, discutez, et obtenez ce à quoi vous avez droit !
On vous attend à notre prochaine rencontre le jeudi 21 septembre à 18h00 !
Tenez-vous prêt·e·x·s !
On est là !
On est ensemble !
Nous serons le feu