Avançons vers le 28 octobre
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Qui garde nos millions?
Commençons par le plus simple. La santé subventionnée, tout comme le social parapublic, dépendent de l’Etat. C’est l’Etat qui finance, qui contrôle, qui est le donneur d’ordres. Les institutions sont des entités sous-traitantes.
Donc, quand il s’agit de revendications, c’est bien l’Etat qui détient une bonne partie du trésor de guerre. Même s’il n’est pas le seul. Les assurances ont de gigantesques réserves qui pourraient être orientées vers le financement de la santé, publique ou subventionnée. Il en est de même pour les réserves et les bénéfices de la Banque Nationale Suisse.
Le déficit de l’Etat de Vaud est de pure façade. C’est un artifice comptable. De l’argent pour la santé, il y en a, et beaucoup. Mais voilà, l’appareil d’Etat, fédéral et cantonal tout comme les grands groupes de pouvoir dans l’économie de la santé refusent de financer même les améliorations les plus modestes. Au contraire, ils veulent imposer un gigantesque plan de restructuration, avec à la clé, la réduction des effectifs, l’augmentation de la charge de travail, la généralisation de la flexibilité contrainte et de la précarité, le blocage, voire la baisse des salaires.
Bien sûr, la situation salariale de la santé parapublique est marquée par l’inégalité face à celle du CHUV. C’est pourquoi c’est cette égalité-là qu’il faut atteindre le plus vite possible, dans son intégralité. Nous savons que cette opération coûte une cinquantaine de millions. L’alignement intégral des établissements subventionnés sur la classification et l’ancienneté de l’Hôpital Riviera-Chablais revient à environ 40 millions.
L’Etat subventionneur peut payer sans problèmes. Il doit le faire immédiatement.
Front commun!
L’égalisation des conditions entre le CHUV et la santé parapublique est un objectif réaliste pour autant que nous réussissions à construire un front commun de tou·te·s les travailleurs/euses de la santé. C’est ce qui est en train d’advenir. La journée de mobilisation du mercredi 28 octobre permettra de concrétiser cette orientation. L’employeur public et les directions des institutions jouent sans cesse la carte de la séparation entre public et parapublic, tentant de nous faire croire à deux régimes distincts, à deux réalités différentes. Il n’en est rien. Ce qu’on dresse devant nous, ce sont des écrans de fumée, des murs de carton-pâte. En fait, la CCT de la santé subventionnée sert à organiser l’inégalité entre travailleurs et travailleuses du secteur, à la camoufler, à la rendre acceptable. Or, non seulement cette inégalité est injustifiable, mais de surcroît la période de pandémie a fait surgir avec force des questions essentielles pour le statut, les conditions de travail et le salaire du personnel de santé.
La crise sanitaire a montré combien le service public et parapublic de santé était insuffisant pour répondre aux besoins sociaux. Elle a aussi indiqué combien les conditions faites au personnel de santé étaient mesquines et injustes.
Une lutte pour nos vies et pour notre santé
La grande bataille est donc de poursuivre le combat pour l’égalité entre santé publique et parapublique par une amélioration des conditions de tou·te·s les travailleurs et travailleuses de la santé.
Les revendications qui en dérivent nous unissent. En premier lieu celle de la prime COVID qui doit être importante et égalitaire pour le personnel mobilisé face à la pandémie. C’est bien en milliers de francs qu’il faut parler!
Mais la prime COVID ne suffit pas. Il faut une reclassification avec revalorisation des salaires, la mise en place de nouveaux parcours de carrière. Et ceci, non pour une catégorie particulière mais bien pour tous les collectifs qui ont œuvré durant la première vague de pandémie et qui seront peut-être demain appelés à intervenir à nouveau.
L’amélioration salariale ne suffit toutefois pas. Il faut changer l’organisation du travail, supprimer ou limiter les dispositifs précaires, par exemple les horaires coupés, construire une véritable conciliation vie professionnel- le – vie privée et une protection effective de la santé et de l’intégrité du personnel. La résolution adoptée par notre précédente assemblée, du 8 septembre dernier, contient les principaux objectifs qu’il faut négocier avec notre subventionneuse, la Conseillère d’Etat Rebecca Ruiz. Nous ajoutons à ces revendications quelques éléments qui nous semblent indispensables. Il faut obtenir une réduction significative du temps de travail. Cette revendication se combine avec celle du renforcement des effectifs. Il nous faut aussi rapidement un observatoire des conditions d’activité du personnel, dans toute l’envergure de ses missions, pour déterminer systématiquement la charge de travail et la pénibilité imposée au personnel. Enfin, nous demandons que toutes les institutions et les établissements de santé, publics ou parapublics, aient un·e délégué·e de santé et sécurité, librement élu·e par le personnel et chargé·e de défendre ses intérêts en cette matière.
CCT-social aussi
La CCT-santé est intimement liée à celle du social. Les travailleurs/euses qui travaillent dans les institutions sociales ont consenti, elles et eux aussi, des efforts décisifs face à la pandémie, elles et ils ont subi des risques, supporté la «déprotection». Nous demandons donc que toutes les dispositions d’égalisation entre personnel de la santé publique et personnel de la santé parapublique leur soient également concédées, tout comme les éventuels dispositifs de prime COVID qui seraient adoptés.